On entendit au loin le bruit d'un canon

Suivi d'un chant A capella

Puis plus aucun son !

Et on vit arriver des soldats en armure blanche sans aucun ornement ni broderie

Au pas saccadé, réglé comme un métronome.

Une cadence infernale qui les rapprochait de la ville

Soudain le battement d'un tambour déchira le silence

L'heure était grave, la guerre était à portée.

Le temps devint couvert, l'espoir disparut.

Des cris aigus se firent entendre, la peur augmentait de degré en degré

Nulle échappée ne semblait possible.

Peut-etre pouvaient ils encore trouver un accord ?

Peut-être existait il une clé qui leur permettrait de ne point périr?

On va survivre, on va survivre..cette phrase résonnait comme un leitmotiv

Il fallait trouver quelqu'un à la hauteur de l'événement

Quelqu'un qui aurait les mots, la justesse d'intonation

Pour leur expliquer que la vie n'est pas un jeu

Que c'est une fausse relation de croire que vaincre est nécessaire pour survivre

On mandata alors une personne au doigté exceptionnel

Pour aller voir les soldats,  au rythme de chants de paix

Une personne sensible et pourtant qui ne craindra pas la syncope

Quand elle devra leur expliquer qu'il faut mettre un bémol

Qu'un arrangement est possible pour chacun, pour vivre en harmonie

Etre à l'unisson, sans dissonance, c'est fondamental

Mais les soldats refusèrent d'envisager une variation de leurs objectifs

Leur tempérament guerrier les aveuglait

leur voix avait l'intonation d'une haine dominante, pour eux, la paix avait assez duré

Mais la personne qui avait été choisie était tonique et savait réagir

Elle se mit alors en mouvement et se dirigea vers un piano

Elle se mit à jouer et les notes qu'elle faisait naitre

Envoutèrent ceux qui les entendaient parce qu'ils découvraient l'harmonie

Alors leurs revendications baissèrent d'un ton et leurs figures de silences furent remplies.

Et ils décidèrent de vivre en paix avec les autres, parce qu'ils comprirent que

les différents sons constituants le monde, recherchaient seulement l'harmonie, même si au départ rien ne semblait pouvoir les rassembler